À VIENNE le 28 juin, le président de l'UEFA, Michel Platini, avait brandi un carton jaune à la Pologne et à l'Ukraine. Pas de carton rouge cette fois. La décision d'attribuer l'Euro 2012 à ces deux pays est définitive depuis hier. Mais il y a un mais. « Les pays hôtes doivent continuer à faire les efforts nécessaires, car le moindre relâchement pourrait remettre en cause l'organisation du tournoi dans ces pays », a précisé Platini.
La capacité des deux pays de l'Est à être prêts dans quatre ans a été hier à Bordeaux un sujet sensible visiblement propice à des débats enflammés. Le comité exécutif a étudié entre autres toute la matinée et jusqu'au début de l'après-midi dans les salons très cossus du Grand Hôtel le rapport des experts de l'instance européenne sur l'avancement des travaux. La conférence de presse a ainsi débuté avec plus de deux heures de retard. « C'est parce que les membres du comité exécutif se lâchent plus qu'avant avec leur nouveau président », a plaisanté un Michel Platini très décontracté. Et plus solennel et politique quand il a évoqué le cas des futurs organisateurs. « S'il n'y a ni stade à Kiev ni à Varsovie, il n'y aura pas de Pologne et pas d'Ukraine. On prendra alors quelque chose de différent. »
Mais quoi ? L'existence d'un plan B a été une nouvelle fois démentie. Le stade olympique de Kiev devrait être prêt pour juin 2010. Théoriquement. Depuis l'attribution surprise au duo de l'Est le 18 avril 2007, les retards n'ont cessé de s'accumuler. Les infrastructures se révèlent insuffisantes. Le réseau ferroviaire ne serait pas encore à la hauteur en Pologne. « On nous a promis des routes, on les attend toujours », ajoute l'ancien numéro 10.
L'autre dossier important, le passage de 16 à 24 équipes à partir de l'édition 2016, a quant à lui été officialisé. La dernière grande réforme du format de la phase finale remontait à douze ans, avec le passage de 8 à 16 pays en 1996. L'organisation du tournoi final sera donc forcément chamboulée. Il y aura 51 rencontres au lieu de 31, et le tournoi passera de trois à quatre semaines. Cette volonté d'ouverture vers les « petits » et « moyens » pays se retrouve aussi dans la refonte de la Ligue des champions annoncée par le président de l'UEFA et mise en place à partir de 2009. Reste à savoir si cet élargissement ne va pas affaiblir cette épreuve réputée la plus compétitive.
Réforme de la Coupe de l'UEFA
Par ailleurs, la Coupe de UEFA change de nom. Elle s'appellera désormais L'Europa Ligue avec un nouveau logo, jaune et rouge. Ce nouveau nom a été adopté à l'unanimité moins une voix, celle… de Michel Platini. Le tournoi va aussi changer de format avec l'introduction d'une phase de poules en matchs aller et retour concernant 48 équipes. Le but : « revaloriser cette compétition », selon les dires du président de l'UEFA.
Autre information d'importance annoncée par le Français : des tests d'arbitrage à cinq se dérouleront en octobre et novembre lors de trois minitournois en Slovénie, Chypre et Hongrie. « Nous avons obtenu l'autorisation de la Fifa. C'est toujours ce que j'ai prôné. Il faut qu'on essaie pour voir si ça marche mieux. » Michel Platini s'est une nouvelle fois déclaré hostile à l'arbitrage vidéo : « Si la vidéo arrive, ce ne sera plus mon football, ce sera le vôtre, a-t-il lancé aux journalistes. Mais ce ne sera plus le mien, je ne serai plus là. »
Enfin, David Taylor, secrétaire général de l'UEFA, a annoncé la création d'une unité d'investigation destinée à lutter contre les paris illicites afin d'éviter des matchs truqués.
source : le figaro
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